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Top départ pour le casier pilote de la Bassée

Article de journal


illustration Top départ pour le casier pilote de la Bassée

Le test de mise en eau permet de vérifier le bon fonctionnement de l'ouvrage et son instrumentation, en particulier le système d’auscultation de la digue.

42 m3 d’eau de Seine par seconde, grâce à 7 pertuis et autant de pompes, sans compter une huitième pompe de secours. «C’est notre seule grosse station de pompage, pour les autres ouvrages comme le Lac d’Orient plus en amont, l’amenée d’eau se fait par des canaux gravitaires et des ouvrages vannés », explique Grégory Bendiaf, chef de projet ouvrages hydrauliques à l’Etablissement public Seine Grands Lacs. L’ouvrage en question, c’est bien sûr le casier pilote de la Bassée, ceinturé par une digue de 7,6 kilomètres et situé avant la confluence de la Seine et de l’Yonne. Sur une superficie de 360 hectares où voisinent des étangs de pêche privés, des bois et des terrains agricoles, l’aménagement hydraulique permettra de stocker jusqu’à 10 millions de mètres cube en cas de crue majeure de la Seine. Encore faut-il tester ces nouveaux ouvrages et c’est tout le but du remplissage partiel lancé en janvier, avant un remplissage complet prévu en février. Cette mise en eau ayant suscité une couverture médiatique conséquente,  notre article se focalise sur la composante technique du test.

Mise en eau du casier de la Bassée - crédit photo EPTB Seine Grands Lacs

 

Deux ans de chantier
« Les travaux de génie civil avaient été terminés en juin 2024, le chantier lui-même avait débuté en septembre 2022 », raconte Grégory Bendiaf, arrivé en novembre 2022 sur le projet. Il a piloté en particulier le lot digue du chantier et les lots génie civil de la station principale et des ouvrages annexes (1).

En tant qu’ouvrage principal, la station de pompage est située sur un chenal qui donne directement sur la Seine et où doivent transiter, en amenée et en vidange, les eaux pompées du grand fleuve. La station est à trois niveaux, avec une superficie de 740 m2 en comptant l’espace pour accueillir le public. Elle est équipée de huit pompes d’une capacité de 6 m3/seconde chacune, d’un appareil de dégrillage automatique, de vannes de vidange et d’un système de pilotage.

Stations de relevage et drains actifs

Deux stations de relevage connectées à la station principale complètent le dispositif, en collectant les écoulements souterrains générés par le remplissage du site. L’une doit permettre de sécuriser la commune de Châtenay-sur-Seine, l’autre permettra de contrôler les impacts hydrogéologiques sur le secteur Est de l’ouvrage. « Des drains actifs collectent les écoulements, en pied de digues côté externe. Cette eau est ensuite pompée pour être reversée dans le casier », explique Grégory Bendiaf. Un troisième ouvrage, passif, assurera la continuité hydraulique en dehors des périodes de remplissage, entre la Seine et une noue située dans l’enceinte.

 

Digue auscultée
La mise en eau permet aussi de tester le comportement de la digue en remblais compactés ainsi que son instrumentation d’auscultation. Trois dispositifs d’auscultation se complètent. Le premier est constitué d’une fibre optique passive sur tout le linéaire (7, 6 km environ). Positionnée en pied de digue côté externe, elle permettra de détecter d’éventuels déplacements d’eau à partir d’une mesure de variation de la température. Cette fibre est testée lors de la mise à l’eau, avec l’assistance (AMOA) de la société spécialisée Geophyconsult, qui avait conseillé le maître d’ouvrage en phase de conception. Ce système optique envoie un signal toutes les 30 minutes, 7 jours sur 7, via un interrogateur de fibre installé dans la station principale. L’établissement public prévoit une prestation d’assistance additionnelle, après la phase de test, pour l’aider à interprêter les données (courbes de températures) reçues de la fibre optique.

Le système de fibre est complété par des piézomètres destinés à mesurer les niveaux d’eau, à la fois en pied de digue et à l’intérieur de l’ouvrage. Une batterie de piézomètres, par groupe de quatre cellules, est ainsi disposé directement à l’intérieur de l’ouvrage.

 

A ces dispositifs s’ajoutent des sondes radar, disposées dans les fossés ou caniveaux en pied de digue, pour suivre les débits d’eau lors des remplissages.

Avant réception définitive

« Nous avons rempli un peu moins de 5 millions de m3, correspondant à un niveau de 52,30 m NGF », précisait Grégory Bendiaf fin janvier. Ce premier remplissage a permis de visualiser les impacts piézométriques, de vérifier le bon fonctionnement des drains actifs et des stations de relevage. Il sera prolongé par un remplissage complet afin d’atteindre la cote d’exploitation normale du site (PHEN, 54,03 m NGF), maintenu sur deux semaines, avant vidange. La suite, ce sera la réalisation d’un retour d’expérience minutieux (REX) et des travaux de finition, afin de permettre la réception définitive du chantier d’ici l’été 2025.

Une fois cette dernière étape passée, le casier pilote sera prêt pour affronter les crues réelles de la Seine. D’après les modélisations, son utilisation pourrait intervenir selon une probabilité de 1/6 chaque année soit une année sur six et permettre de réduire jusqu’à 15 cm le niveau du fleuve en Ile-de-France.
 

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Crédit photos : EPB Seine Grands Lacs

 

Note (1) :  Détails sur les prestataires de travaux : le lot digues a été attribué à Terelian (groupe Vinci) – Le lot génie civil de la station de pompage a été attribué à Spie Batignolles et Charrier – Le lot génie civil des ouvrages annexes a été confié à Parenge et Sade. Quant aux lot des équipements, il a été réparti ainsi : vannes (AXEAU), pompes (XYLEM/SOGEA), dégrilleur (INEO/KUNZ), electricité/contrôle commande (ACTEMIUM). Les piézomètres ont été instrumentés par SIXENSE.

 

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