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Littoral de la Manche : les digues se font diagnostiquer
Article de journal
À Hautot-sur-Mer, la digue historique de la plage de Pourville (850 mètres en génie civil) vient d’être auscultée. Prochaine étape : la modélisation des scénarios d’aléas et sa régularisation en système d’endiguement de classe C.
Crédit photo : SBVSVS
Créé en 1999, le syndicat mixte des bassins-versants Saâne Vienne et Scie (SBVSVS) a repris la gestion des ouvrages de « défense contre la mer » en 2020. « Ces digues étaient auparavant gérées et entretenues par le département de Seine-Maritime. Sur notre littoral, elles sont souvent en génie civil : du béton, du béton, du béton, il n’y a pas de cordon dunaire», explique le directeur du syndicat Laurent Topin. Vieille d’une centaine d’années, la digue de Pourville est située à 2 km de Dieppe, sur la commune de Hautot-sur-mer. Aujourd’hui, cette partie du littoral est paisible, mais pendant la guerre 1939 1945 la digue a servi de support à la ligne de défense allemande, ce qui lui vaut d’avoir été renforcée en fer. « Les phénomènes de brèche y sont très rares, mais son état vieillissant nécessitait un diagnostic approfondi, dans le cadre de l’étude de dangers », ajoute Laurent Topin.
Expertise géotechnique
La prestation géotechnique, tout juste achevée, s’est déroulée pendant 3 mois, en incluant la phase de laboratoire. Elle a consisté à vérifier la solidité et l’assise de l’ouvrage sur la totalité du linéaire (850 mètres environ). Grâce à des carrotages, des fouilles à la pelle en pied de digue et des inspections radar, la présence éventuelle de sections creuses et l’état du substrat de galets ont été investigués. L'analyse comprenait aussi une phase d’essais en laboratoire avec une classification « GTR » qui permettra de caractériser le sol d’emprise et sa résistance mécanique. « Le bureau d’études n’a rien trouvé de préoccupant, c’est plutôt une bonne nouvelle », ajoute le directeur du SBVSVS.
Etude de dangers
Cette analyse géotechnique s’inscrit dans un cadre plus large, celui de la réalisation de l’étude de dangers (EDD) du système d’endiguement. Il s’agit de définir les grandes caractéristiques de ce système d’endiguement : quels sont les enjeux protégés, sur quelle zone et jusqu’à quel niveau de protection.
Débutée à l’automne 2021, l’EDD va se poursuivre avec les modélisations des scénarios d’aléas fluviaux et maritimes. Elle se focalisera sur les phénomènes de franchissement par paquet de mer, beaucoup plus fréquents et plus probables que la submersion pure et dure. Une des particularités du système d’endiguement est le rôle des galets, qui amortissent la force de la houle et qui peuvent être projetés sur le perré (20 mètre de large) de la digue promenade. Autre spécificité : la Scie, petit fleuve côtier, passe sous la digue, via une buse qui le déverse dans la Manche.
A l’issue de l’EDD, automne 2022 si tout se passe bien, le système d’endiguement sera prêt à être régularisé administrativement en classe C. « Nous serons dans le timing de juin 2023, sans trop de difficultés », estime le directeur du syndicat.
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En savoir plus sur le SBVSVS :
Sur 528 km², il regroupe 4 Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI): la Communauté de Communes Terroir de Caux, la Communauté de Communes Plateau de Caux Doudeville Yerville, la Communauté de Communes Inter Caux Vexin et la Communauté d'Agglomération Dieppe Maritime. Il intervient sur 2 bassins versants de fleuves côtiers : la Saâne avec son principal affluent la Vienne , et la Scie.
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