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Kiribati : «Nous avons besoin d'une digue qui durera 20 ans»
Article de journal
Avec une densité humaine allant jusqu’à 15.000 habitants par km2 (2 fois 1/2 la population de Tokyo), Betio dans l’archipel de Kiribati (pacifique sud) fait face à la montée des eaux et à une crise démographique. Les habitants construisent des digues de fortune.
Crédit photo et reportage : Carly Learson
Aux îles Kiribati, ce n’est pas le confinement, mais la promiscuité, l’érosion côtière et la montée des eaux qui frappent la population. A défaut de pouvoir migrer, certains habitants construisent des digues de fortune.
L’archipel est situé dans le Pacifique sud, entre l’Australie et Hawaï. Il fait partie de l’alliance des Etats insulaires, qui s’efforce de sensibiliser l’opinion mondiale aux impacts du changement climatique dans cette partie du globe.
« Avant, la plage était loin – je ne sais pas combien de maisons ont été perdues, mais c’est beaucoup », explique une habitante. En effet, Kiribati est faite de sable et de roches récifales, des matériaux qui s’érodent facilement, provoquant l’effondrement des maisons construites près de l’eau en cas de forte tempête. Elle a donc déménagé d’une île isolée pour rejoindre l’île de Tarawa. Betio, son nouveau quartier, connait une densité démographique extrême.
« Maintenant, tout le monde se presse dans cette zone. Il n’y a pas d’intimité, les gens vont aux toilettes sur la plage et il y a une menace constante d’épidémie ». Son témoignage est publié par le média australien ABC.
Pour les habitants de Kiribati, à moyen terme une partie du salut pourrait venir de la Chine, intéressée par l’espace maritime et la situation géographique de l’archipel. Mais dans l’immédiat, les conditions de vie restent très précaires. « Partout sur l’île, les jeunes apportent du ciment et des roches pour construire de nouveaux murs qui empêcheront les marées d’atteindre leurs maisons, même temporairement. »
Il est également prévu de draguer des millions de tonnes de sable de la lagune et de la déplacer vers une section de l’île jusqu’à trois mètres de hauteur, en théorie, offrant un espace pour 35000 personnes.
« Nous avons besoin d’une digue qui durera au moins 20 ans … Espérons que d’ici là, nous aurons une meilleure idée de ce que nous pouvons faire. »
Teakamatang, qui a assisté à la montée des eaux au cours des 30 dernières années, ne mâche pas ses mots.
« Si rien n’est fait, nous disparaîtrons. »
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