Actualités

Les professionnels de la gestion des digues le savent : à partir de janvier 2018, les communes de France hériteront d'une nouvelle compétence, la «Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations », qui inclut la responsabilité des digues de protection (« systèmes d'endiguement »). Connue sous l'acronyme GEMAPI, cette compétence a été promulguée par la dernière loi en date sur la décentralisation, la loi de « modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles » du 27 janvier 2014. Elle pourra être assurée en direct, ou confiée à un établissement public intercommunal (EPCI ou EPTB...). Mais quelle conséquence cela implique-t-il en terme de métiers ? C'est la question que pose un nouvel article du magazine des cadres techniques de la fonction publique territoriale, Techni.Cités.

« La prise de compétence Gemapi, si elle peut sembler une contrainte supplémentaire pour les collectivités, ne manque cependant pas de cohérence, notamment au regard des problématiques d’urbanisme et d’aménagement », précise tout d'abord l'auteure de l'enquête, la journaliste Ségolène Poinas. Cette nouvelle compétence est aussi, remarque-t-elle, « l’occasion de repenser l’organisation des services pour rendre leur action plus efficace. »

A Bordeaux Métropole, le changement est en marche. En 2016 l'agglomération reprendra six emplois de garde-digues au sein de son nouveau centre Gemapi. Création nette ? Ce sont plutôt des transferts de poste, issus de « deux syndicats voués à être dissous », selon Philippe Kerlan. Recruté en 2014, Philippe Kerlan est rattaché depuis cette année à la direction de l'eau. Sa mission ? Créer et piloter le nouveau centre Gemapi, en tant que Chef de projet. Trois agents s'occuperont de la programmation et des études, et trois autres effectueront les interventions de terrain. « Nous assurerons en régie la surveillance et l’entretien courant des digues, et nous passerons des marchés selon l’ampleur des travaux nécessaires. », ajoute Philippe Kerlan.

Nouveaux métiers en régie, mais aussi évolution des postes existants. Cécile Calas est responsable du service Écologie urbaine à la direction de la Nature de Bordeaux Métropole. Elle anticipe que son métier va évoluer du fait de GEMAPI, pour être plus tourné vers l’opérationnel. « Nous accompagnerons nos collègues pour la réalisation des études, sur l’impact environnemental des travaux» précise-t-elle.

Thibault LESCUYER.

Source : Techni.Cités n°288 (Décembre 2015) - Gazette des Communes.