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En Sud Gironde, les communes s’adaptent aux crues
Article de journal
Réserves communales, canots de sauvetage, sécurisation des digues, automate d’alerte : après la crue de février 2021, les communes du Réolais en Sud Gironde ont décidé de s’organiser autrement.
Des habitants qui relocalisent leurs pièces principales au premier étage, plutôt que de les maintenir au rez-de-chaussée. Des communes qui investissent dans un canot de sauvetage pour pouvoir ravitailler des habitants. Des réserves de sécurité civile qui sont créées ou qui sont renforcées, pour surveiller les digues en situation de crue. En Sud Gironde, France Bleu dépeint une adaptation courageuse aux inondations. Après la crue de la Garonne en février 2021, il s’agit d’apprendre toujours plus à « savoir vivre avec » la montée des eaux. Autrement dit, s’adapter à la crise climatique provoquée par notre usage excessif des hydrocarbures.
Crue de février 2021 à Bourdelles
Réserves de sécurité civile
"Les agents de la communauté de communes plus ces bénévoles des réserves de sécurité civile, cela fait assez de monde pour assurer la surveillance des digues", expliquait Lucile Janché, technicienne chargée de la Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) à la Communauté de communes du Réolais en Sud Gironde, citée par France Bleu. L’intercommunalité a conventionné avec les communes de Floudès, Barie et Bourdelles pour mettre en place ces réserves, en partant d’un constat simple : il était impossible, pour la seule com’com, de surveiller ses 28 km de digues avec seulement ses deux agents territoriaux, dont un présent à mi-temps, et le vice-président en charge de la Gemapi.
Réparations des digues
Depuis la crue de février 2021, la Communauté de commune du Réolais a aussi conduit des travaux de réparation des digues. Sur les deux rives de la Garonne, entre avril et septembre 2022, "une vingtaine de zones ont été réparées, cela représente un peu moins d'un kilomètre", expliquait Lucile Janché à France Bleu. Une partie des travaux concernent le casier hydraulique de Fontet-Bassanne (10 km de linéaire). Cette digue, qui a longtemps été gérée par une association syndicale autorisée (ASA), protège notamment Floudès, commune 100% inondable. Lucile nous précise que des travaux ont été votés par le conseil communautaire en avril 2022, pour un montant de 852 000 euros HT. Les digues devraient prochainement être autorisées administrativement, comme systèmes d’endiguement de classe C.
Travaux en mai 2022 (crédit photo : CC Réolais Sud Gironde)
Floudès s’équipe d’un canot
Située à proximité de la Réole, Floudès est une des 41 communes de la CC du Réolais en Sud Gironde. La bourgade, qui compte un peu plus de 100 habitants, s’était retrouvée isolée, en partie coupée du monde par les eaux en février 2021. Deux ans plus tard, la commune a acheté un canot de sauvetage, d’une valeur de 12.000 euros, dont un tiers financé par l’Etat via une subvention de dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR). A Floudès quatre citoyens, dont le maire et deux élus, ont suivi la formation pour obtenir le permis fluvial. L’objectif ? Ravitailler des habitants et porter secours, en situation d’inondation. D’autres communes du Réolais Sud Gironde ont fait l’acquisition d’un canot similaire.
Crue de février 2021 à Barie (crédit : CC Réolais Sud Gironde)
Automate d’appel
L’acquisition de l’automate d’appel était prévue avant la crue de février 2021, mais il n’est opérationnel que depuis juillet 2021. « Il s’agit d’une plateforme internet avec une liste de numéros. Nous conseillons aux maires de ne l’utiliser que pour des situations d’alerte, inondation ou incendie par exemple et de choisir l’appel plutôt que le SMS. L’appel automatique permet au maire, plus facilement qu’un SMS, de prouver qu’il a bien averti la population», nous explique Lucile Janché. La com’com a financé la formation et la mise en place, mais chaque commune paiera les appels ou sms. Cet automate d’appel a été inauguré en condition réelle lors de la crue de janvier 2022. « Cela a bien fonctionné, l’alerte a fait peur, heureusement c’était une crue sans gravité », ajoute Lucile Janché.
Sources :
Et un entretien avec Lucile Janché.
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