Actualités

Gestionnaire de 30 km de digues sur l’Ouvèze, le Syndicat mixte de l'Ouvèze provençale (SMOP) a conduit des travaux d’entretien d’urgence sur la digue classée à Bédarrides.

Crédit photo : SMOP

Trente ans après la crue centennale de l'affluent du Rhône, qui en 1992 avait créé le drame à Vaison-la-Romaine, France Bleu s’est intéressé à l’activité du Syndicat mixte de l'Ouvèze provençale (SMOP) et au chantier de confortement de la digue de Bédarrides.

Située à une dizaine de kilomètres d’Avignon, Bédarrides (5300 habitants environ) a la particularité d’être arrosée non seulement par l’Ouvèze, mais aussi par la Seille, la Sorgue d'Entraigues, la Sorgue de Velleron, la Vallat-Miant, le Réal et l'Auzon. Ce qui lui vaut d’être surnommée « la ville aux sept rivières ». Au bord de l’Ouvèze, la digue de Bédarrides, classée B, était fragilisée par l’érosion et les montées des eaux successives. Elle vient d’être confortée avec des travaux d’enrochement.

Enrochements de protection

Le chantier, qui était en cours de finalisation en septembre, a consisté à conforter la berge attenante au quai de l’Ouvèze. « De nouveaux enrochements ont été positionnés afin de protéger la berge, et surtout le quai et le parapet qui font office d’ouvrage de protection contre les inondations pour le centre de Bédarrides », peut-on lire sur le site internet du SMOP.

"Il y a de la terre qui est partie, avec un risque de déstabiliser les fondations, et éventuellement la digue, le quai voire la route qui se trouve derrière », précise Audrey Ceccaldi, la directrice du SMOP, interviewée par France Bleu. « Cet enrochement va donc servir à faire une carapace pour protéger le pied de digue et le pied de berge contre cette érosion".

D’après la directrice du SMOP, sur les 30 km de digues de l’Ouvèze, « toutes sont dans un état moyen ». Et France Bleu d’ajouter que les digues « font leur travail et protègent des habitations, mais elles manquent d'entretien, elles sont très végétalisées »,

Limites des protections

Le maire de Bédarrides a donné son point de vue sur le risque inondation. "On pourra faire tous les travaux qu'on veut, on ne pourra jamais ériger des barrières de métal de 17 mètres de haut pour empêcher 1992 de se reproduire. Mais on sait mieux, aujourd'hui, comment les prévenir et comment évacuer les gens".

Justement, pour mieux suivre l’évolution des crues, le SMOP prévoit l'installation de trois nouvelles stations de mesures sur le bassin versant. Ces équipements serviront à alerter les communes pour anticiper les éventuelles gestions de crise. La directrice du SMOP invite d’ailleurs à une certaine « humilité face aux aléas climatiques ». « L'épisode de 1992 était complètement cataclysmique et ce genre d'événement démentiel provoque forcément des dégâts, qu'il y ait eu ou pas un entretien des berges. Et dans ce cas, le syndicat travaille surtout sur l'avertissement aux communes, la surveillance des cours d'eau et essayer d'anticiper la gestion de crise pour sauver des vies».

Outre la surveillance instrumentée, des exercices de simulation de crue et de crise sont organisés dans les communes à risque. A Vaison-la-Romaine, un exercice de simulation avait été organisé en octobre 2021 par la municipalité, avec la participation du SMOP en tant qu’observateur.

Créé en 2000, le Syndicat mixte de l'Ouvèze provençale (SMOP) a fusionné en 2011 avec le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Bassin de l’Ouvèze (SIABO), devenant l’unique syndicat en charge de la prévention des inondations sur le bassin versant de l’Ouvèze.

Sources :

https://www.francebleu.fr/infos/environnement/rivieres-batiments-digues-les-amenagements-realises-en-vaucluse-depuis-les-inondations-de-1992-1663593218

https://ouveze-provence.fr/travaux-urgence-digue-ouveze-bedarrides/