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Charente-Maritime / L’ancien maire de La Faute-sur-Mer se retranche derrière ses digues

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illustration Charente-Maritime / L’ancien maire de La Faute-sur-Mer se retranche derrière ses digues

A Poitiers, le procès en appel de la tempête Xynthia s’est terminé le 2 décembre.  Plus d’un an après le procès en correctionnelle, qui avait condamné l’ancien maire de la Faute-sur-mer René Marratier et son adjointe à l’urbanisme à plusieurs années de prison ferme, ce nouvel épisode judiciaire a permis de réentendre la ligne de défense des prévenus. Morceaux choisis du procès, rapportés par les médias régionaux.

Le discours de René Marratier « montre une confiance démesurée envers les digues de protection », rapporte La Nouvelle République. Le quotidien reproduit les propos de l’ex édile : « La commune, 80 % du territoire sont en zone inondable. Mais je ne me souviens pas d'inondations. Tout a été pris sur la mer depuis le XVIIIe siècle, c'est comme ça sur toute la côte. Alors, on a les digues, elles sont faites pour ça, pour protéger la population. Je n'aurais jamais pensé que ça passerait au-dessus, qu'il y aurait une telle submersion ! » 

L’avocat général lui a répondu : « Vous le saviez bien puisque cette zone avait d'abord été classée rouge, c'est-à-dire inconstructible. Et puis en 2003, le zonage a été revu sous réserves, ça ne vous a pas interpellé, vous ne vous êtes pas dit qu'il fallait faire quelque chose comme on vous le demandait ? » 
« Il aurait fallu », a concédé le maire. Et l’avocat général de lui dire : « Pour le camping vous aviez fait mettre une sirène pour alerter, pas là-bas. Le camping, c'est vrai, la préfecture menaçait de le fermer, là vous avez bougé ! ». Réponse de l’élu : « On s'attachait plus à rehausser les digues. » 

Les avocats de René Marratier et de son adjointe ont ensuite « rejoué le match des Sables d’Olonne, le petit maire démuni face à l’Etat tout puissant », selon Sud Ouest. Le diagnostic de vulnérabilité ?  « Aucun texte n’imposait au maire d'élaborer un plan communal de sauvegarde et un diagnostic de vulnérabilité », selon Maître Hénon. Et le plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) appliqué à partir de juin 2007 ? Il comportait « trois carences grossières et impardonnables ». Et la défense d’affirmer, selon le Journal des Sables qu’aucune « exigence de côte minimale du premier niveau de plancher n’apparaissait dans la zone bleu foncé alors qu’elle existait en zone bleu clair où le danger était pourtant estimé moindre ; et aucune valeur de la cote de référence n’avait été définie dans ce PPRI. (…) Si ce PPRI avait été correctement réalisé, tous les permis de construire accordés l’auraient été avec une cote minimale du premier niveau de plancher supérieure de 20 cm à la cote de référence. » Mais ces 20 cm auraient-ils modifié le cours du drame ? Peu probable.

 

Thibault LESCUYER.

Sources : La nouvelle République, 24/11/2015 - Sud Ouest, 03/12/2015 - Le journal des Sables  02/12/2015

Crédit photo : Julien Prineau

 

Revue de presse

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Marion TUCCI

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