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Des digues à réhabiliter sous un climat tropical sahélien. Au Nord du Cameroun, la rivière Logone file vers le fleuve Chari et le lac Tchad. Pour canaliser les crues lors de la saison des pluies, elle est endiguée depuis la fin des années 70, mais cet ouvrage mal entretenu, ainsi que celui du lac barrage de Maga, n'a pas supporté les inondations exceptionnelles de 2012. Quatre ans plus tard, le « Projet d’Urgence de Lutte Contre les Inondations » (PULCI), co-financé par la Banque Mondiale, passe à la phase travaux. Dans une région parmi les plus peuplées du Cameroun et soumise à la double peine (sécheresses et inondations),  l'intérêt des travaux est aussi de permettre de maintenir 7500 hectares de riziculture riveraine.

Ce sont 70 km de digues, dont certains tronçons ont des prises d'eau sur les rizières limitrophes, et 27 km d'ouvrage sur barrage, qui vont être réhabilités. Les travaux ont été confiés à deux entreprises tchadiennes (le fleuve Logone séparant les deux pays), annonce la presse camerounaise. Ils seront complétés par « un plan d'exploitation et d'entretien des principaux ouvrages hydrauliques», précise le site web du PULCI. Les acteurs gouvernementaux et communautaires seront aussi préparés aux réponses d'urgence en cas de crue, et des stations hydrométéorologiques seront installées.

Le soutien de la  Banque Mondiale prend la forme d'un prêt à hauteur de 108 millions de dollars, études préalables incluses. Outre l'étude d’impact environnemental et social, qui a été réalisée en 2014 par le bureau d'étude camerounais Rainbow Environment Consult, un « plan d'action de réinstallation involontaire des personnes affectées » a été élaboré. Quelques 15 villages situés trop près des digues, soit 900 foyers, ont déjà été déplacés et relogés.

Source : Journal du Cameroun, 10 Mars

Thibault LESCUYER