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Sur les plages de Caen la mer, les travaux d’entretien des épis se poursuivront jusqu’en 2024. Le chantier a mis à nu d’anciens ouvrages, mais seuls les épis récents contribuent au système d’endiguement.

Depuis l’année 2021, la Communauté urbaine (CU) Caen la mer (270.000 habitants) rénove ses ouvrages de lutte contre l’érosion sur sa façade maritime située entre Ouistreham à l’est et Lion-sur-Mer à l’ouest. Ces ouvrages, qui sont principalement des épis et des perrés maçonnés, ont une double utilité : protéger le cordon dunaire et maintenir le trait de côte et d’autre part, contribuer à la protection contre les submersions. « La plupart des épis seront intégrés dans le système d’endiguement du littoral, sous maîtrise d’ouvrage de la communauté urbaine », précise Stéphane Lemesle, du Syndicat Mixte de Lutte Contre les Inondations dans la vallée de l’Orne et son bassin versant. Bien que le syndicat centre ses missions sur le bassin versant de l’Orne à l’intérieur des terres, l’établissement public a travaillé à la régularisation du système d’endiguement, aux côtés de la Communauté urbaine, car le système répond à la fois au risque fluvial, via le canal de Caen et au risque de submersion.

Entretien et dépose sélective
En bord de mer, les travaux consistent à rénover les perrés, vulnérables aux tempêtes, ainsi que les épis, les cales et les émissaires (exutoires) du réseau d’eau pluviale. Le chantier, dont le budget s’élève à 2,5 millions d’euros répartis sur deux phases entre 2021 et 2024, est conséquent. « Une partie de ces travaux, la deuxième tranche, a été intégrée dans l’étude prospective 2030 sur le littoral », précise la responsable du service Préservation de la ressource et GEMAPI au sein de la Direction du Cycle de l’Eau de la Communauté urbaine, Sandrine Lecointe.

Pour les épis, longs de 40 à 60 mètres, la rénovation consiste notamment à « démonter les parties endommagées sur 10 à 20 mètres de longueur, à replanter les pieux en bois, battre les palplanches, remettre les jambes de force, qui sont ancrées à 3 ou 4 mètres de profondeur », explique Jéhane Lepoittevin, chargée d’opération à la direction des infrastructures de Caen la mer. Dans certains cas, plutôt que de démonter sur 10 mètres, l’ensemble de l’épi est déposé, puis remplacé. Et ce n’est pas toujours la partie la plus enfoncée qui est la plus endommagée. « Sur certains épis, c’est la partie haute, à cause du dragage de sable (qui n’est plus effectué aujourd’hui) ».

crédit photo : Caen la mer

Découverte surprise
Avant le démarrage des travaux, une petite quarantaine d’épis, principalement en bois, avaient été recensés par un bureau d’étude. Mais « lors de la première phase de travaux nous avons eu la surprise d’en découvrir d’autres, plus anciens. Ils n’étaient pas visibles, ni identifiés sur les cartes », explique Jéhane Lepoittevin. Ces épis ont été mis à jour après les tempêtes qui ont suivi les premiers travaux sur les épis plus récents.

Quand précisément ces épis ont-ils été construits ? Les agents territoriaux n’ont pas réussi à obtenir l’information précise, mais sur d’anciennes photos aériennes, les épis apparaissent à partir de 1965. Entretemps, ils ont été recouverts par le sable, suite aux travaux d’aménagement pour le terminal du ferry à Ouistreham et plus récemment,  aux travaux d’agrandissement du môle des éoliennes. « Ces travaux ont eu un impact sur la dérive littorale », indique la chargée de mission. Cette dérive correspond au déplacement des sédiments le long du littoral sous l’influence des marées, des vagues et des courants. Or le littoral de Caen la Mer est soumis à une dérive littorale orientée ouest vers l’est et le terminal est situé à l’ouest de la plage de Ouistreham. Les sédiments se sont donc accumulés à l’ouest de chaque épi et sur la plage.

Epis dans le pied
Le problème est que ces anciens épis, mesurant jusqu’à 60 mètres de long, sont globalement dans un très mauvais état et présentent pour certains un caractère de dangerosité vis-à-vis des promeneurs. C’est pourquoi deux d’entre eux ont déjà été enlevés. Pour y voir plus clair, lors de la seconde phase de travaux en 2023, des sondages ont été effectués. Une dizaine d’anciens épis ont ainsi été découverts, qui s’ajoutent au premier recensement de 2019. Certains ont des palplanches dressées, d’autres des enrochements à leur pied. La plupart font doublon avec les épis les plus récents.

Financements Gemapi à venir
Interrompus à cause de la saison estivale, les travaux reprendront après l’été. Le chantier est financé sur le budget d’aménagement du littoral, mais à terme, l’entretien des épis et des perrés pourrait bénéficier du budget Gemapi. Depuis 2023, les élus ont en effet instauré une taxe Gemapi et « il est prévu qu’elle contribue à l’entretien de ces ouvrages », explique Sandrine Lecointe. Même si sur cette partie du littoral « la principale problématique n’est pas le risque submersion, mais le maintien du trait de côte », ajoute Stéphane Lemesle.

Plan du système d'endiguement littoral à Caen la mer

Régularisation du système
Une partie des épis sont recensés comme ouvrages contributifs du système d’endiguement, qui est constitué en deux sous-systèmes. Au global, l’endiguement est donc composé de la digue ouest du canal maritime, d’une longueur de près de 14 km et de divers ouvrages contributifs dont le perré d’Hermanville (1800 mètres), celui de Ouistreham (1000 m) et les épis contribuant à la préservation du massif dunaire.

Quant au dossier de régularisation de ce système d’endiguement (de classe B), il a été déposé en juin 2021 aux services de l’Etat. Deux ans plus tard, après plusieurs demandes de précisions de la part des services instructeurs, l’arrêté d’autorisation n’était pas encore publié. Mais La publication devrait intervenir « très prochainement », estiment nos interlocuteurs.

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Crédit photos : Caen la mer.

Sur la Gemapi à Caen la mer : https://caenlamer.fr/gemapi