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A Bordeaux, 35 millions d’euros pour protéger la presqu’île d’Ambès

Avancement projet


illustration A Bordeaux, 35 millions d’euros pour protéger la presqu’île d’Ambès

Située à la confluence de la Garonne et de la Dordogne, la presqu’île d’Ambès est vulnérable aux inondations. Son système de digues va être réhabilité par la Métropole de Bordeaux.

crédit photo : JB Menges Bordeaux Métropole

En aval de Bordeaux, la presqu’île d’Ambès voit couler sur ses flancs la Garonne et la Dordogne, qui se mélangent à son extrémité Nord, le « Bec d’Ambès », face à l'estuaire de la Gironde.  La presqu’île abrite un complexe industriel, une zone d’anciens marais et quatre communes habitées. Autant d’enjeux qui sont soumis au double risque d’inondation et de submersion. C’est pour mieux les protéger que début décembre, la métropole de Bordeaux a validé un avenant au Plan d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) de l’Estuaire de la Gironde (1). L’avenant intègre le projet de restauration des digues de la presqu’île, qui complète la rénovation des « jalles », ces canaux de drainage présents sur le territoire.

Sur un linéaire de digues long de 32 km, ce sont 17 km qui vont être réhabilités. Le programme de travaux a été présenté au public lors d’une rencontre de proximité sur une des quatre communes de la presqu’île, en octobre 2023. Cette rencontre s’inscrivait alors dans un « cycle de consultation volontaire des citoyens ». Depuis, la métropole a récupéré en gestion 3 km de digues domaniales et elle prépare l’enquête publique réglementaire.

Etat des ouvrages et antécédents
Les ouvrages concernés ont majoritairement été construits dans les années 50. Ils ont « fait l’objet de réparations ponctuelles mais sont vieillissants et nécessitent une rénovation en totalité et en profondeur », explique le compte-rendu de la rencontre d’octobre. L’objectif est principalement de prévenir des phénomènes de rupture et de tassement.

La rencontre avec les habitants a permis de partager de nombreux détails sur les travaux décidés, sur les choix qui restent à prendre et sur le déroulement du projet. Elle a aussi rappelé que ce projet n’est pas le premier, puisqu’un précédent projet de travaux (avec réhausse des digues) avait été décidé par les élus de la métropole en 2012, avant d’être stoppé en 2014, face au manque d’adhésion des habitants. Par la suite, les élus avaient acté des travaux d’entretien, mais aucun programme global n’avait été lancé.

La majorité du linéaire concerné (12,5 km) longe une route départementale, le long du domaine public. « Dans la majorité des cas, il s’agit d’un muret en béton qui sera déconstruit et reconstruit à hauteur constante et de façon durable », explique le compte-rendu. Une autre partie du linéaire (4,5 km) se situe sur des parcelles privées. Ces digues-là devraient être reconstruites et élargies, notamment « pour permettre de créer une piste d’accès, afin d’accéder aux digues pour l’entretien et en cas d’urgence lors d’un évènement majeur ».


Exemple d'aménagement (crédit : Clap Atelier / Bordeaux Métropole)

 

Réhausse optionnelle
Concernant les aspects techniques, les services de la métropole ont expliqué qu’une solution de type talus en terre, « mélange de matériaux fins de type argile et limons avec une forte perméabilité », serait favorisée localement, car elle correspond à la géologie (argiles molles) du territoire. Ailleurs, des murets en béton sont envisagés, avec un dimensionnement permettant une réhausse optionnelle dans le futur, jusqu’à 75 cm. 

Plusieurs points restaient encore à décider, d’après le compte-rendu de la réunion d’octobre. L’un d’entre eux concerne justement une éventuelle réhausse des digues, en lien avec les effets du changement climatique. Elle pourrait être réalisée « si une décision politique était prise en ce sens dans le futur ». Ces choix politiques devraient s’appuyer sur le nouveau diagnostic de vulnérabilité du territoire, à l’horizon 2050 – 2100. Et il est possible que les annonces de l’Etat sur un plan national d’adaptation prenant en compte un scénario climatique à 4 degrés viennent complexifier le travail de prospective et de planification…

Digues domaniales
Un autre volet du projet concerne les digues domaniales qui protègent les sites industriels, sur un linéaire de 3 km faisant partie des 17 km à réhabiliter. Ces digues étaient gérées jusqu'au 28 janvier 2024 par le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB), mais depuis cette date la métropole les a reprises en gestion, dans le cadre des dispositions prévues par la Loi. Stratégique pour protéger l’activité industrielle, « la conservation de ces digues dans le système d'endiguement est justifiée », indique le dossier de presse du conseil de métropole du 1er décembre 2023. Des travaux sur ce linéaire, estimés à 1,5 millions d’euros, sont prévus en 2025.

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Note : Le PAPI de l’Estuaire de la Gironde est porté par le SMIDDEST, Syndicat Mixte pour le Développement Durable de l'Estuaire de la Gironde, labélisé EPAGE.

 

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